Ces 16 et 17 novembre sont les journées nationales de collecte par le Secours Catholique. Cette date coïncide avec la 8e journée mondiale des pauvres voulue par le Pape. Qu’est-ce que cette journée va bien pouvoir apporter à notre paroisse ?
Nous, au cœur du Centre-ville de Bordeaux, sommes souvent bien installés dans nos zones de confort : familiale, professionnelle, amicale, paroissiale. Il nous est parfois bien difficile de poser notre regard sur la pauvreté qui pourtant, ne peut laisser passer inaperçue au cœur de ville où, à presque chaque coin de rue ou devant nos églises, nous sommes sollicités dans notre générosité. La tentation est souvent grande de laisser la tâche aux soi-disant ‘spécialistes associatifs’, en particulier la Société Saint-Vincent-de Paul ou le Secours catholique qui, eux-mêmes, sont souvent en manque de moyens. Et si je remercie grandement, en notre nom à tous, nos paroissiens impliqués, reste pour chacun, vous et moi, cette question : Avons-nous réellement conscience de la présence des plus pauvres ? Qui sont-ils ? Qu’avons-nous à apprendre d’eux ? Et qu’ont-ils à apprendre de nous ? Ils sont bien souvent les invisibles de nos sociétés que personne n’écoute ni ne regarde. Comme le dit Mgr Jean-Paul Gushing en ouverture du Prions en Église spécialement édité pour cette journée : « Les personnes pauvres ne sont pas des personnes extérieures à nos communautés chrétiennes, elles ne sont ni transparentes, ni là par habitude qui deviendrait indifférence. Elles demeurent des frères et des sœurs avec qui nous sommes invités – comme avec les autres membres – à partager et à accueillir les situations diverses, à avoir une attention à l’autre :
‘Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance’ (1 Co 12,26). […] Être chrétien, c’est aussi s’asseoir à la table des pauvres pour les écouter, les accompagner et en faire ses amis, car ils nous rappellent à la force de l’Évangile. »
Chaque mercredi et vendredi à Notre-Dame, des chrétiens sont présents pour le ‘Café sourire. Chacun fait l’expérience de la rencontre pour se laisser surprendre par eux avec leurs différences, leurs blessures, leurs parcours de vie si compliqués. Sans jugement ni préjugé, chacun se laisser embarque sur un chemin de foi nul ne peut soupçonner. Les pauvres nous attendent comme le Seigneur nous attend. Ils nous attendent pour retrouver la confiance et l’espérance d’une vie meilleure : un sourire, une parole, un geste, toutes ces petites attentions qui peuvent transformer le visage de l’autre dans son quotidien si morose. Ce Service, cette Diaconie, nous invite à inventer des lieux de présence au cœur de nos paroisses et permettre aux plus précaires d’avoir une place dans nos communautés.
C’est bien la révolution fraternelle à laquelle, chaque chrétien, nous sommes invités à répondre, afin que personne ne reste sur le bord du chemin. Là aussi, Dieu nous y précède comme une bonne nouvelle à vivre et à recevoir.